Les vielles à roue

La chiffonie (ou symphonie)

Cet ancêtre médiéval de la vielle à roue en présente déjà l'essentiel des caractéristiques réunies dans un boîtier rectangulaire de conception simple. Plus petite et moins sonore que les vielles à venir, son timbre délicat se prête bien à l'accompagnement du chant.

La vielle trilobée

Du Moyen-Âge à la Renaissance, il semble que la lutherie de la vielle ait peu évolué, et on retrouve une remarquable constance de certaines formes, au regard de l'évolution plus nette des vièles à archet en violes, des citoles et guiternes en cistres et guitares, ou des luths.

Remarquez que la forme trilobée est présente sur un grand nombre des vielles présentées sur cette page.

Cette vielle est inspirée d'une sculpture du XVI° siècle de l'abbaye de Saint-Martin-Aux-Bois dans l'Oise, où elle est jouée par un singe. La voici en vrai, jouée par un autre singe.

Vielle librement inspirée de divers modèles anciens :

Modèle diatonique

La vielle gothique

Vielle de la fin du Moyen-Âge, opérant la transition avec la Renaissance. Le modèle en est l'instrument peint par Hieronymus Bosch dans "L'Enfer Musical", panneau de droite du triptyque "Le Jardin des Délices".

Version alto :

Version soprano

Sur cette autre vielle gothique, j'ai fait un grand saut dans le temps en interprétant une suite de bourrées d'Auvergne... et ça marche !

La vielle du Capitano de Baroni

(d'après la célèbre gravure de Jacques Callot)

La vielle de l'ange

Librement inspirée d'un tableau du XV° siècle, une petite vielle avec beaucoup de présence.

Cette élégante vielle à colonnettes semble apparaître sous le règne d'Henri III, mais son usage se prolongera bien au delà, pendant tout le XVII° siècle jusqu'au début XVIII° en France ; peut-être même au XIX° siècle en Angleterre à en croire une gravure.

La vielle à roue Henri III et baroque (XVI° au XVIII° siècles)

Cette élégante vielle plate trapézoïdale à colonnettes typique de la Renaissance a continué à être utilisée jusqu'au premier tiers du XVIII° siècle, avant d'être détrônée dans la musique de cour française par les vielles en luth et en guitare. Elle a cependant encore été utilisée marginalement par les musiciens populaires jusqu'au XIX° siècle en France et en Angleterre.

On voit sur ce tableau que la vielle est en tout point semblable à la mienne, sauf la forme de l'arrière qui n'est plus trilobé. L'iconographie semble suggérer que la forme trilobée est associée aux musiciens populaires et de basse condition, et la forme arrondie à des personnes de qualité.

Vielle XVII° d'après Mersenne

L'abbé érudit Marin Mersenne décrit dans l'"Harmonie Universelle" (1636) cette vielle atypique. Il est à noter que cet auteur est un des seuls à concéder qu'entre des mains expertes, la vielle peut produire une musique des plus agréables !

Vielle auvergnate

Attribution régionale arbitraire, due à la forte présence culturelle des Auvergnats à Paris. L'accordage en sol/do vient en droite ligne de la vielle baroque.

Cet instrument était la propriété du ménétrier Henri Maingonat de Giat dans le Puy de Dôme. Tout renseignement sur ce musicien me serait précieux (utilisez le formulaire de contact SVP).

Vielle bourbonnaise

C'est la vielle ronde traditionnelle du Berry et du Bourbonnais, qui ne diffère de celles d'Auvergne et du Morvan que par son accordage en ré/sol. Il serait né au début du XX° siècle, fruit d'une collaboration entre ménétriers et luthiers, afin d'obtenir un son plus puissant.

Cet accordage se prête bien à la musique anglaise. En Angleterre, la vielle est plus rare mais pas totalement absente, et je trouve qu'une grande part du répertoire de cornemuse et de violon lui va comme un gant.

Vielle hongroise

Prêt de Mil Mougenot